Un certain nombre de pays européens ont de nouveau exprimé des préoccupations quant à la façon dont les incidents de contamination à l’oxyde d’éthylène sont traités.

Plusieurs pays ont souligné le fardeau élevé des mesures requises, car de plus en plus de produits sont contaminés à de faibles niveaux provenant de différentes origines et l’ont décrit comme « plus gérable ».

Une approche harmonisée de l’Union européenne a été convenue en 2021 et, bien qu’elle soit soutenue et suivie par la majorité des pays déclarants, elle n’est pas pleinement appliquée dans la pratique par tous. Cela a conduit certains responsables à se demander s’il y avait vraiment une approche harmonisée et à se fâcher contre la mise en œuvre non uniforme.

La position de l’UE est que les produits contenant l’additif gomme acridienne contaminée par de l’oxyde d’éthylène doivent être retirés ou rappelés pour protéger le consommateur. Elle avait déjà été qualifiée de « disproportionnée », certains pays mécontents des arrangements, qui ont conduit à des milliers de rappels de produits.

L’approche de tolérance zéro critiquée
Le problème a commencé en septembre 2020 avec les produits de graines de sésame en provenance d’Inde. Dans l’UE, l’utilisation de l’oxyde d’éthylène pour désinfecter les denrées alimentaires n’est pas autorisée. En 2020, la plupart des rapports RASFF concernaient des produits à base de graines de sésame, mais en 2021, divers articles ont été signalés, notamment de la gomme de caroube, de la gomme de guar et de la gomme de xanthane de Turquie, des compléments alimentaires et des épices. Il y a eu près de 50 rapports RASFF jusqu’à présent cette année en raison de l’oxyde d’éthylène.

La dernière réunion, en janvier, a réuni des experts sur les résidus de pesticides, les additifs et les aliments pour animaux des pays de l’UE, de Norvège, de Suisse, de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), de la DG Sante et des laboratoires de référence de l’UE (EURL).

Plusieurs États membres de l’UE ont mis en évidence des problèmes en raison d’approches différentes. Des informations ont été fournies sur un produit notifié au RASFF qui a fait l’objet d’un rappel auprès de consommateurs dans un pays de l’UE, mais pas dans un autre. Un autre pays de l’UE a vécu une expérience similaire pour un repas prêt à manger.

Certains pays de l’UE ont déclaré qu’ils suivaient principalement les rapports du RASFF, mais qu’il n’y avait pas ou un nombre limité d’échantillons prélevés dans le cadre de leurs propres programmes de surveillance.

L’Association des producteurs de gomme de caroube (INEC) s’est dite « très préoccupée » par l’incident, les membres effectuant des analyses et des contrôles supplémentaires pour s’assurer qu’aucun noyau ou gousse de caroube entrant dans l’UE n’était traité avec de l’oxyde d’éthylène.

Traçabilité ou détectabilité ?
Pour les aliments composites et transformés, certains pays utilisent une approche d’évaluation des risques issue d’un avis de l’Institut fédéral allemand pour l’évaluation des risques (BfR) ou une teneur maximale en résidus d’oxyde d’éthylène calculée en fonction de la proportion d’ingrédients dans le produit composite et la comparent à la présence d’oxyde d’éthylène pour évaluer la conformité.

On s’est également inquiété de l’absence de conditions de concurrence équitables dans la région pour les produits manufacturés de l’UE par rapport aux importations. Alors que pour les produits nationaux, les ingrédients non conformes peuvent être retracés, ce n’est pas possible pour les articles importés.

Un comité de l’UE sur les plantes, les animaux, les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (PAFF) qui s’occupe des résidus de pesticides devrait entendre les commentaires sur la situation de l’oxyde d’éthylène lors de sa prochaine réunion les 22 et 23 février.

Un certain nombre de mesures d’importation ont été prises par la Commission européenne avec une mise à jour du règlement applicable à partir de début janvier. Cependant, un arrangement temporaire a depuis été conclu pour prévoir une période de transition jusqu’au 17 février afin d’exempter les produits importés nouvellement touchés d’avoir besoin d’un certificat sanitaire s’ils subissent un échantillonnage à 100% et une analyse en laboratoire aux postes de contrôle frontaliers.

Des divergences dans les résultats d’analyse de l’oxyde d’éthylène provenant de divers laboratoires de l’UE et d’autres pays ont également été signalées.

Des traces de 2-chloro-éthanol (2CE) ont été trouvées dans le carbonate de calcium, qui est souvent utilisé dans les compléments alimentaires, mais il n’est pas clair si la contamination était due à l’utilisation d’oxyde d’éthylène.

Les entreprises du secteur des suppléments s’inquiètent du manque de clarté sur les résultats des tests pour les niveaux d’oxyde d’éthylène sur les produits, selon un article publié en 2021 par la Fédération européenne des associations de fabricants de produits de santé (EHPM).

Le groupe a déclaré que la détection du 2-chloro-éthanol pourrait ne pas être un indicateur de contamination par l’oxyde d’éthylène comme supposé et pourrait provenir d’autres sources. Il a exhorté la Commission européenne à revoir son approche de la gestion de l’incident.

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