Les pays européens font face à davantage de rappels liés à l’oxyde d’éthylène après la détection de la substance dans un additif alimentaire utilisé dans une gamme de produits.

La Belgique a tiré la sonnette d’alarme pour la première fois en septembre 2020 au sujet de l’oxyde d’éthylène dans les produits indiens contenant des graines de sésame. Ces rappels connexes se poursuivent avec des milliers d’articles conventionnels et biologiques avec de longues dates de conservation telles que les céréales, le chocolat, les biscuits, le pain, les craquelins, les épices et les bagels touchés.

La substance a été utilisée pour réduire ou éliminer la contamination microbiologique par Salmonella. L’utilisation d’oxyde d’éthylène pour la désinfection des aliments n’est pas autorisée en Europe.

Problème étendu
L’oxyde d’éthylène a également été récemment trouvé dans la gomme de caroube additive, qui est principalement un agent épaississant ou stabilisant. Il est utilisé dans les aliments, y compris la crème glacée, les céréales pour petit-déjeuner, les produits carnés, les confiseries, les produits laitiers fermentés et le fromage.

La Commission européenne a tenu trois réunions avec les coordinateurs de la crise alimentaire et animale dans les États membres, dont deux à la fin du mois de juin et une la semaine dernière.

Les experts ont déclaré qu’il n’y a pas de niveau d’exposition sûr pour les consommateurs dans les produits qui contiennent l’additif connu pour être contaminé par l’oxyde d’éthylène et que tout niveau auquel les gens peuvent être confrontés présente un risque potentiel. Cela signifie que les entreprises du produit alimentaire ou de l’alimentation animale qui ont mis de tels produits sur le marché de l’UE doivent les retirer et les rappeler.

La Belgique et le Danemark ont déclaré qu’ils seraient d’accord avec cette mesure, mais se sont dits préoccupés par les rappels systématiques de toutes les denrées alimentaires produites avec une matière première supérieure à la limite maximale de résidus (LMR) fixée par la loi.

Les deux pays étaient préoccupés par l’approche de tolérance zéro appliquée à l’oxyde d’éthylène et ont estimé qu’elle n’était pas conforme à la réglementation européenne sur le suivi des denrées alimentaires et des aliments pour animaux potentiellement contaminés.

Préoccupation pour les différentes approches nationales
Le groupe de campagne Foodwatch a salué l’approche à l’échelle de l’UE après avoir remarqué des différences entre les agences nationales et des discussions sur l’arrêt du processus de rappel pour les produits qui présentent un niveau inférieur à la limite de détection de 0,02 milligramme par kilogramme pour les articles fabriqués avant le 14 juin 2021.

Bien que la consommation d’aliments contenant de l’oxyde d’éthylène ne pose pas de risque aigu pour la santé, il y a un risque accru si des aliments contaminés sont consommés sur une longue période de temps, les responsables ne nt pas certains du moment où la contamination a commencé.

Les membres du Parti vert au Parlement européen (EURODÉPUTÉS) ont écrit à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et Sandra Gallina, directrice générale de la santé et de la sécurité alimentaire (DG Sante), avant la réunion de la mi-juillet pour demander à l’UE de ne pas accepter que des produits contaminés par une substance interdite soient vendus au sein de son marché commun et d’adopter l’approche du principe de précaution.

À la suite d’un appel de données de la Commission européenne sur les résultats relatifs à l’oxyde d’éthylène, 87 cas de non-conformité ont été constatés dans plus de 650 analyses. Tous ces produits sauf trois ont été signalés par un pays et comprenaient des graines de sésame, des épices et des légumes secs en provenance de l’Inde ainsi que des graines de sésame et de tournesol d’autres pays.

Mi-juin, la Direction générale de la politique de concurrence, de la consommation et de la lutte antifraude (DGCCRF) en France a indiqué avoir été informée de l’utilisation de l’oxyde d’éthylène dans un additif utilisé dans la crème glacée dont les rappels affectent des marques comme Nestlé, Mondelez et Picard.

Les autorités luxembourgeoises ont déclaré que les contrôles sur le marché avaient également révélé que certains compléments alimentaires étaient contaminés par de l’oxyde d’éthylène.

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