Au sein de l’UE, le fameux mildiou xylella fastidiosa a le potentiel de provoquer une perte de production annuelle de 5,5 milliards d’euros par an.

Bien que mieux connue pour son impact désastreux sur l’industrie de l’huile d’olive, la bactérie phytogéno pathogène affecte d’autres variétés d’arbres fruitiers. Dans un scénario où Xylella fastidiosa s’étendait à l’ensemble de l’UE, elle affecterait 70 % de la valeur de production de l’UE des oliviers plus âgés (plus de 30 ans) et 35 % de la valeur des plus jeunes; 11% des agrumes, 13% des amandes et entre 1 et 2% de la production de raisin.

La présence de la bactérie dans les arbres peut être observée de diverses façons, selon les espèces végétales hôtes. Certaines infections ne sont pas exprimées du tout, par laquelle d’autres conduisent à la mort de plante dans un temps limité.

Transmise naturellement par les insectes vecteurs qui se nourrissent du xylème des plantes hôtes, la bactérie peut causer des symptômes tels que la perte de feuilles, le dépérissement et le retard de croissance. Lorsque la bactérie obstrue suffisamment le xylème et que l’eau est incapable de s’écouler jusqu’à l’hôte, l’arbre finit par mourir.

Règlement de l’UE

En vertu du droit de l’UE, Xylella fastidiosa est considéré comme un ravageur de quarantaine conformément au règlement (UE) 2016/2031 . Il est interdit d’introduire la bactérie dans un État membre et/ou de la propager dans un État membre spécifique.

Lorsque la bactérie est détectée, la réglementation exige que toutes les mesures nécessaires soient prises pour l’éradiquer. Lorsque cela n’est pas possible, des mesures doivent être prises pour empêcher sa propagation.

Ce mois-ci, la Commission a adopté de nouvelles mesures contre Xylella fastidiosa. Ces nouvelles mesures font suite aux dernières données scientifiques de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) ainsi qu’à l’expérience acquise dans différentes zones de flambée de l’UE.

Prévenir la propagation

Les mesures de lutte visant à prévenir la propagation de Xylella fastidiosa au sein de l’UE comprennent la création d’une zone délimitée, des mesures d’éradication de la bactérie et des mesures de confinement.

Dès que la bactérie est confirmée dans un État membre, par exemple, les autorités sont tenues de délimiter la zone qui devrait être constituée d’une « one infecté » avec un rayon d’au moins 50 m autour de la plante infectée et d’une « one tampo ». Ces derniers peuvent varier de 1 km à 5 km autour de la zone infectée, selon que des mesures de propagation naturelle ont été prises ou si des mesures d’éradication ont été prises.

Dans la zone infectée, toutes les plantes infectées ou symptomatiques doivent être enlevées, aux côtés de celles qui appartiennent à la même espèce – quel que soit leur état de santé.

Dans certaines régions d’Europe, l’éradication de la bactérie n’est pas jugée possible. Il s’agit notamment du sud des Pouilles en Italie, de la Corse en France et des Baleares en Espagne. Ces régions devraient donc donner la priorité aux mesures de confinement.

« ans la zone infectée, des dispositions plus légères s’appliquent, consistant en une surveillance intensive et l’enlèvement immédiat d’au moins les plantes infectées. Ces mesures devraient être mises en œuvre, le cas échéant, au moins dans les 5 derniers km de la zone infectée adjacente à la zone tampon, ainsi qu’autour de sites ayant une forte valeur culturelle et sociall », a noté la Commission.

« ans la zone tampon de 5 km, les mêmes dispositions que celles présentées dans les mesures d’éradication s’appliquent. En ce qui concerne la Corse et les Baléares, aucune disposition n’est appliquée aux zones tampons car les zones infectées sont entourées par la mer. »

Empêcher l’introduction dans l’UE

La Commission a souligné que les mêmes conditions s’appliquent aux États membres de l’UE que pour les plantes hôtes importées de pays tiers.

Afin d’empêcher l’introduction de Xylella fastidiosa dans l’Union, la Commission déclare que les importations de plantes hôtes en provenance de pays tiers infectés ne sont possibles que si ces plantes sont cultivées dans des conditions protégées. Avant leur exportation, ainsi qu’à leur entrée dans l’UE, ils devraient être inspectés, échantillonnés et testés, afin de s’assurer qu’ils ne sont pas infectés.

« es conditions strictes s’appliquent pour que ces plantes importées se déplacent également au sein de l’U », la Commission a noté.

Les industries de l’huile d’olive risquent de perdre des milliards d’euros

Les mesures de la Commission interviennent quatre mois seulement après la publication d’une nouvelle recherche de l’Université de Wageningen aux Pays-Bas, qui estimait que Xylella fastidiosa pourrait coûter des milliards d’euros aux régions productrices d’huile d’olive au cours des 50 prochaines années.

Selon leurs conclusions, l’Italie, la Grèce et l’Espagne devraient être les plus touchées.

Dans le meilleur des cas, par lequel le remplacement par Xylella fastidiosa-résistant varietieest faisable, l’Italie pourrait perdre entre 0,6 et 1,6 milliard d’euros, ont noté les chercheurs. Dans le pire des cas, dans lequel la production cesse après la mort des vergers, l’impact pourrait atteindre 5,2 milliards d’euros.

En Grèce, le meilleur scénario a été estimé à une perte de 0,09 milliard d’euros, et dans le pire des cas, 1,94 milliard d’euros. Et en Espagne, le meilleur scénario pourrait voir l’industrie perdre 0,39 milliard d’euros. Dans le pire des cas, cependant, les producteurs pourraient perdre jusqu’à 16,86 milliards d’euros.

Source: Pnas
« ‘impact de Xylella fastidiosaSous-espèce paucadans les olives européennes’
Publié le 13 avril 2020
DOI: https://doi.org/10.1073/pnas.1912206117
Auteur(s) : Kevin Schneider, Wopke van der Werf, Martina Cendoya, Monique Mourits, Juan A. Navas-Cortés, Antonio Vicent et Alfons Oude Lansink.

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