On pense que l’agriculture biologique joue un rôle crucial dans la voie vers un système alimentaire plus durable.

Selon la Commission européenne, l’agriculture biologique procure un revenu plus élevé aux agriculteurs et profite aux petites exploitations familiales.

Les exploitations biologiques sont également perçues comme étant plus résilientes et sont connues pour encourager une plus grande biodiversité. De plus, leurs animaux jouissent d’un bien-être animal plus élevé que leurs homologues d’élevage conventionnel.

Compte tenu de ces avantages, la Commission européenne veut augmenter la production biologique dans l’ensemble de l’Union. Plus précisément, la Commission s’est fixé comme objectif d’atteindre au moins 25 % de terres agricoles dans le cadre de l’agriculture biologique d’ici 2030.

Comme actuellement seulement 8,5% des terres agricoles sont consacrées à l’agriculture biologique, l’offre et la demande ont besoin d’un coup de pouce, suggèrent les députés.

« L’offre et la demande doivent aller de pair »

« Pour atteindre les 25 % proposés, nous devons promouvoir l’agriculture biologique et ses produits à fond », a déclaré l’eurodéputée allemande Christine Schneider lors d’un récent forum européen de l’alimentation (EFF).

« C’est la demande du marché qui détermine le sort de notre paysage agricole. S’il n’y a pas de demande de [organically] produits cultivés, l’agriculture biologique ne sera pas la solution.

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La demande actuelle de produits biologiques varie considérablement d’un pays à l’autre de l’UE 27. Selon les chiffres de 2019, l’Allemagne a le plus grand marché (12 milliards d’euros) pour les aliments biologiques, suivie de la France (11,3 milliards d’euros), de l’Italie (3,6 milliards d’euros), de la Suède (2,1 milliards d’euros) et de l’Espagne (2 milliards d’euros).

Le Danemark a la part de détail biologique la plus élevée avec 12,1 %, suivi de la Suède, de l’Autriche et du Luxembourg. Le Danemark affiche également les dépenses moyennes par habitant les plus élevées (344 euros), tandis que la moyenne de l’UE s’élève à 84 euros.

L’UE possède le deuxième marché unique (38,8 milliards d’euros) pour les produits biologiques, derrière les États-Unis (44,7 milliards d’euros) et devant la Chine (8,5 milliards d’euros).

En ce qui concerne les terres agricoles dans le cadre de l’agriculture biologique, l’Autriche est en tête de la charge. Pourtant, elle n’a atteint cette position qu’en assurant une demande correspondante, a expliqué l’eurodéputée autrichienne Simone Schmiedtbauer lors de l’événement EFF.

« En Autriche, 26 % des terres agricoles sont cultivées biologiquement. Nous sommes déjà en train d’atteindre les objectifs biologiques des stratégies Farm to Fork et Biodiversity aujourd’hui. Mais cette réalisation ne s’est pas produite du jour au lendemain – elle s’est produite au fil des décennies.

« Et cela ne fonctionne que parce que nous exportons certains de nos produits biologiques produits », elle a déclaré, expliquant que la demande nationale de l’Autriche n’est pas suffisante pour « rendre l’agriculture biologique rentable » pour ses agriculteurs.

Pour M. Schmiedtbauer, l’objectif de 25 % fixé par la Commission est donc une « position ferme ». Il n’y aura pas d’augmentation de la production biologique sans une demande biologique correspondante, a-t-elle déclaré aux délégués.

« Si nous insistons sur une augmentation de 300 % des terres biologiques, qui passeront d’une moyenne européenne d’environ 8 % à 25 % d’ici 2030, cela ne pourra se produire que si l’offre et la demande augmentent ensemble main dans la main. »

Encourager l’adoption par les consommateurs

Si l’Europe « force une augmentation massive » de l’agriculture biologique, sans encourager une « croissance acceptable » sur le marché des ventes, Schmiedtbauer craint que les prix des produits biologiques ne s’effondrent. « En fin de compte, cela ne serait d’aucune utilité pour les agriculteurs, ni pour le climat, ni pour nos efforts de protection de l’environnement. »

L’eurodéputé autrichien a suggéré que la responsabilité doit être équilibrée dans l’ensemble de la chaîne de valeur.

« Du côté de la « ferme », nous trouvons déjà des efforts et des objectifs clairs sur la façon dont les agriculteurs devraient contribuer à l’objectif global de neutralité climatique, et parmi eux, l’objectif biologique.

« Toutefois, du côté de la fourchette, nous trouvons moins d’efforts et d’objectifs , en particulier des cibles numériques. Pourtant, les deux parties sont strictement liées et d’une importance égale.

Pour M. Schmiedtbauer, il y a une « grande responsabilité » dans l’ensemble de la chaîne alimentaire, mais « surtout du côté des consommateurs ».

« N’oublions pas que les consommateurs dictent la chaîne alimentaire. En fin de compte, les agriculteurs produisent ce que les consommateurs achètent, et s’il est biologique, alors nous produisons heureusement biologique.

Selon M. Schmiedtbauer, la Commission comprend « maintenant » le rôle important que joue la demande dans la réalisation d’une couverture biologique accrue, comme en témoigne son plan d’action organique récemment publié.

Le plan détaille la façon dont il s’attend à atteindre son objectif en stimulant la production et la transformation; renforcer la durabilité environnementale; et en stimulant la demande des consommateurs.

En ce qui concerne ce dernier point, le Commission prévoit d’accroître la consommation de produits biologiques et de renforcer la confiance des consommateurs en entreprenant des actions visant à promouvoir l’agriculture biologique et le logo de l’UE; promouvoir les cantines biologiques et accroître l’utilisation des marchés publics verts; renforcer les programmes scolaires biologiques; prévenir la fraude alimentaire; améliorer la traçabilité; et faciliter la contribution du secteur privé.

Schmiedtbauer se réjouit du plan. « La demande est enfin prise en compte dans le Plan d’action organique », elle a dit aux délégués, suggérant que la Commission a fait un « demi-tour » depuis ses stratégies farm to fork et biodiversité, « qui disent essentiellement [increase] production biologique et tout [be] très bien ».

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L’approche du Plan d’action organique a également été saluée par IFOAM Organics Europe. « Il est très important d’avoir une approche push and pull », a expliqué le président de l’IFOAM, Jan Plagge, lors de l’événement.

Cela signifie intégrer l’ensemble de la chaîne de valeur alimentaire, des consommateurs aux détaillants et aux transformateurs d’aliments, dans cette transition, a-t-il expliqué. « Pour chaque ferme conventionnelle qui se convertit au bio, nous avons besoin de transformateurs, de détaillants et de consommateurs pour convertir leurs habitudes de consommation. »

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