Le rapport de l’ONU, signé par 270 scientifiques de 67 pays, a déclaré qu’un passage à des pratiques agricoles plus diversifiées et un soutien accru à l’adaptation de la part des gouvernements pourraient aider à réduire les risques pour le système alimentaire.

La production alimentaire contribue à plus d’un tiers (37%) des émissions mondiales de gaz à effet de serre, dont plus de la moitié (57%) sont liées à la production d’aliments d’origine animale, indique le rapport. L’agriculture industrielle est également un facteur clé de la perte de biodiversité. Il a revendiqué une zone de forêt tropicale de la taille d’un terrain de football détruite toutes les six secondes à la suite de la production à l’échelle industrielle de bœuf et de soja pour l’alimentation du bétail.

Passer à des méthodes agricoles plus diversifiées et produire moins et mieux de viande et de produits laitiers sont le moyen le plus efficace de réduire les émissions du secteur et de protéger la nature, a affirmé le GIEC. Une étude européenne a révélé qu’une transition vers l’agroécologie, où de plus petits troupeaux de bétail nourris à l’herbe font partie d’un système d’agriculture mixte, pourrait réduire les émissions agricoles de 47% par rapport à 2010, tout en maintenant la capacité d’exportation et en fournissant suffisamment de nourriture à 530 millions d’Européens.

Malgré cela, les gouvernements ont été réticents à agir, s’est plaint le GIEC. Alors que la plupart des pays incluent l’agriculture dans leurs plans climatiques, la plupart des pays n’incluent pas d’objectifs de réduction des émissions du système alimentaire au sens large, par exemple en réduisant le gaspillage alimentaire ou en adoptant des régimes alimentaires plus durables.

« La diversité, pas l’uniformité »

Le rapport s’est attaqué aux méthodes agricoles industrielles, affirmant que des systèmes agricoles plus diversifiés sont plus résistants aux chocs climatiques. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que 87% des 540 milliards de dollars par an que les gouvernements dépensent pour subventionner la production alimentaire nuisent à la nature et au climat en favorisant la surutilisation des produits agrochimiques ou des monocultures. Il a également été démontré que cette approche de l’agriculture rend la production alimentaire plus vulnérable aux impacts climatiques, a-t-il déclaré. Des études ont montré que les monocultures exacerbent la pénurie d’eau parce qu’elles réduisent la capacité du paysage à absorber l’eau de pluie et sont plus vulnérables à la sécheresse parce qu’elles manquent de diversité dans la longueur des racines et puisent l’eau à partir d’un seul niveau dans le sol.

En comparaison, l’agriculture agroécologique – une approche plus diversifiée et respectueuse de la nature qui s’est avérée plus résistante aux chocs climatiques – ne représente que 1 à 1,5% des dépenses publiques totales consacrées à l’agriculture et aux budgets d’aide. En plus d’accroître la résilience, il a également été démontré que les approches agroécologiques augmentent les rendements, réduisent les émissions climatiques et améliorent les revenus agricoles, a affirmé le GIEC.

Le professeur Olivier De Schutter, Rapporteur spécial des Nations Unies sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme et président du Groupe international d’experts sur les systèmes alimentaires durables, a déclaré : « La science est claire – sans un revirement majeur des émissions de carbone et de la façon dont nous cultivons, nous risquons de voir des mauvaises récoltes massives et un effondrement du système alimentaire – les personnes pauvres étant les premières et les plus durement touchées par une crise qu’elles n’ont pas causée. Il est maintenant urgent de transformer l’agriculture – les gouvernements doivent agir pour soutenir les efforts des communautés locales pour se nourrir et encourager la résilience par la diversité, et non par l’uniformité. »

Thomas Lingard, Global Sustainability Director – Climate & Environment, Unilever a ajouté : « Le dernier rapport du GIEC souligne que notre système alimentaire est très sensible à l’aggravation des impacts du changement climatique. La fenêtre se referme pour que les gouvernements, les entreprises et les investisseurs prennent des mesures concrètes. Sans cela, le monde est confronté à une perte dramatique de rendements et à l’effondrement de chaînes d’approvisionnement déjà tendues, avec de graves implications pour les populations du monde entier.

« Unilever sait que les systèmes alimentaires résilients sont fondamentaux pour la croissance de notre entreprise, c’est pourquoi nous aidons les agriculteurs de notre chaîne de valeur à protéger et à régénérer les ressources naturelles sur lesquelles nous comptons tous. Cette approche aide les agriculteurs à s’adapter aux changements climatiques et à protéger leur entreprise, améliorant ainsi leurs moyens de subsistance. »

Le GIEC souhaite également un soutien accru aux petits producteurs qui, selon lui, sont essentiels à la sécurité alimentaire mondiale tout en étant très vulnérables aux impacts climatiques.

Plus de soutien pour les petits exploitants agricoles

Par exemple, 500 millions de petits exploitants agricoles produisent plus d’un tiers (35%) de la nourriture mondiale avec leur part. Pourtant, les petits exploitants agricoles ne reçoivent que 1,7% du financement climatique mondial total, soit seulement 10 milliards de dollars en 2018, contre 240 milliards de dollars par an pour les aider à s’adapter.

Les petits exploitants agricoles sont également en queue de peloton pour d’autres sources de financement et de soutien, a protesté le GIEC. Une étude de l’ La FAO a constaté que les subventions agricoles donnent souvent la priorité aux grandes entreprises agroalimentaires au détriment des petits exploitants agricoles. Dans de nombreux pays, les petits exploitants agricoles ont également un manque inégal d’accès à la terre, aux infrastructures, au crédit et aux marchés.

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