Une étude récente menée au Canada a étudié les raisons de la production de déchets dans les exploitations agricoles et a mis en évidence des changements réglementaires spécifiques qui pourraient aider à prévenir cet événement frustrant et à apaiser le sort de la faim pour de nombreuses familles.

Malgré les fermes intentions du pays de faire respecter le droit des citoyens à l’alimentation, le Canada n’a néanmoins pas l’infrastructure réglementaire nécessaire pour respecter ses engagements. Une nouvelle étude, réalisée par le Food Systems Lab de l’Université Simon Fraser et publiée dans la revue Ressources, conservation et recyclage, a identifié des politiques que le gouvernement pourrait adopter afin d’obtenir des résultats bénéfiques et de réduire le gaspillage alimentaire.

Selon le rapport, environ 14 pour cent des aliments dans le monde sont perdus avant qu’ils n’atteignent jamais les rayons des magasins. Au Canada, 35,5 millions de tonnes métriques de nourriture sont perdues ou gaspillées chaque année, ce qui coûte à l’économie 49,5 milliards de dollars. Après avoir évalué les raisons des pertes d’aliments comestibles à la ferme, l’équipe – dirigée par Tammara Soma, directrice de recherche du Food Systems Lab, et comprenant Rajiv Kozhikode et Rekha Krishnan de la Beedie School of Business – a constaté que 32 % de ces déchets sont considérés comme évitables. Les conclusions de l’équipe font suite à des entrevues avec 40 agriculteurs et intervenants de l’industrie alimentaire et agricole.

Bien que les raisons du gaspillage alimentaire au niveau des exploitations agricoles variaient considérablement – des agriculteurs surproduisant pour se protéger contre les risques, aux commandes annulées, aux perturbations météorologiques et même au rejet des produits parce qu’ils sont jugés « trop laids » à vendre – l’étude a identifié des politiques que les gouvernements pourraient mettre en œuvre pour assurer la stabilité des agriculteurs.

L’état du « droit à l’alimentation » rendrait les aliments locaux plus accessibles, stabiliserait les prix, aiderait les agriculteurs à mieux planifier et relierait les agriculteurs à d’autres points de vente et à des programmes d’approvisionnement alimentaire financés par le gouvernement. Cela permettrait de s’assurer que la nourriture parfaitement bonne va aux familles, plutôt que d’être laissé sur le sol ou composté.

« L’approche du droit à l’alimentation a le potentiel de garantir que l’accès à la nourriture, en particulier pour ceux qui sont marginalisés, ne dépendra pas des aléas des dons et des produits rejetés », explique Soma, professeure adjointe à l’École de gestion des ressources et de l’environnement de l’UNIVERSITÉ. « Réorienter nos valeurs et notre structure réglementaire pour s’assurer que le Canada est à la mesure de son engagement de reconnaître l’alimentation comme un droit pourrait également profiter aux agriculteurs. Cela réduirait également le gaspillage en remettant en question les pratiques commerciales déloyales, en fournissant des salaires décents et en améliorant la gestion de l’offre.

Selon le rapport, le Canada est déjà signataire de l’Accord international sur les droits de la personne et du Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels, qui comprend le « droit à l’alimentation ». Toutefois, M. Soma affirme que la mise en œuvre de l’accord par le Canada fait défaut. Des approches non axées sur le marché, comme le fait que les exploitations agricoles fournissent directement des programmes alimentaires scolaires, pourraient aider le Canada à respecter son engagement et aider les agriculteurs à réduire le gaspillage alimentaire évitable.

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