L’unité de santé et de sécurité de la Commission européenne a publié les résultats de deux évaluations portant sur les contrôles des poissons au Mexique et en Belgique.

Un audit de la DG Santé au Mexique en novembre 2022 a évalué les systèmes de contrôle des produits de la pêche exportés vers l’Europe.

Les auditeurs ont constaté que, bien que le système de contrôle officiel couvre l’ensemble de la chaîne de production et soit exploité par une autorité dotée des pouvoirs et des ressources nécessaires, son efficacité est entravée par plusieurs lacunes dans des domaines critiques.

Depuis janvier 2018, trois rapports du Système d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) ont été émis pour des produits à base de thon en provenance du Mexique en raison de problèmes d’histamine, de mercure et de chaîne du froid.

Assurer la sécurité des exportations
L’un des problèmes est que le cadre juridique national ne couvre pas toutes les exigences de l’UE. Cela signifie que les pratiques sont acceptées car elles respectent les dispositions nationales, mais pas les règles de l’UE.

Les différences comprennent les limites de cadmium et de plomb et les exigences en matière d’échantillonnage de l’histamine, qui diffèrent des règles de l’UE. Les exigences en matière de congélation et de température sont également différentes.

Les vérificateurs ont constaté que les fonctionnaires n’avaient pas les connaissances suffisantes pour effectuer plusieurs tâches de contrôle correctement ou efficacement. Des lacunes ont également été identifiées dans la tenue à jour de la liste des établissements agréés par l’UE et des performances des laboratoires.

Les inspecteurs et les agents de certification des commissions d’État pour la protection contre les risques sanitaires (COEPRIS) ont fait preuve d’une connaissance suffisante de la sécurité alimentaire, mais pas des règles de l’UE. Le personnel de la Commission fédérale pour la protection contre les risques sanitaires (COFEPRIS) connaissait bien les règles de l’UE, à l’exception des récentes modifications apportées à la législation. Cependant, ils n’ont pas démontré les compétences et les connaissances requises pour évaluer le processus de congélation.

« Ces insuffisances compromettent à la fois la fiabilité des contrôles officiels tout au long de la chaîne de production et la confiance que l’on peut avoir dans la véracité des garanties fournies en ce qui concerne les exigences de l’UE contenues dans le certificat officiel de l’UE. En conséquence, des produits mal certifiés ont été exportés vers l’UE », selon le rapport d’audit.

En réponse à 11 recommandations, les autorités mexicaines ont proposé une série d’actions, notamment des formations, des guides et des documents mis à jour, et une collaboration avec les opérateurs pour répondre aux exigences de l’UE.

Audit belge
L’audit réalisé en Belgique en novembre et décembre 2022 a révélé que, dans l’ensemble, l’organisation et le fonctionnement des contrôles officiels étaient globalement efficaces.

Cependant, certains éléments nuisent à la fiabilité du système. Il s’agit notamment de permettre à plusieurs entreprises de produire sous l’approbation d’un autre exploitant et d’accorder l’approbation à des navires-usines sans que les exploitants ne soient en mesure de démontrer qu’ils se conforment à toutes les exigences légales, car ils ne sont pas tenus d’avoir des procédures fondées sur l’HACCP, même s’ils cuisinent des crevettes et produisent des aliments prêts à manger (PAM).

Les auditeurs ont déclaré que les procédures d’échantillonnage officiel et les mesures connexes prises à la suite de ces contrôles pourraient permettre de mettre des produits alimentaires sur le marché malgré des résultats non conformes.

Il y a eu cinq alertes RASFF récentes concernant les produits de la pêche en provenance de Belgique, dont trois en 2020 et deux en 2021. Ils comprenaient des dates de péremption incorrectes, des dioxines et la bactérie Listeria dans les crevettes.

Les vérificateurs ont constaté que le système d’application de la loi signifie que les cas de non-conformité moins graves sont à la discrétion des exploitants. Ils ont dit que cela pourrait avoir un impact sur la correction de problèmes potentiellement multiples ou mineurs et empêcher qu’ils ne se reproduisent.

Dans les salles de vente aux enchères, certaines pratiques non hygiéniques compromettent la sécurité alimentaire, telles que le fait de placer des conteneurs contenant des produits de la pêche directement sur le sol, de les déplacer souvent dans des flaques d’eau et d’empiler des conteneurs les uns sur les autres, entraînant une contamination du produit, pendant le chargement et le transport, selon le rapport.

Les procédures d’échantillonnage pour les critères microbiologiques stipulent que les inspecteurs prélèvent d’abord un échantillon au lieu des cinq requis par la réglementation de l’UE. De plus, les procédures de suivi précisent que si des tests ultérieurs à la suite d’un constat initial de non-conformité donnent un résultat conforme, toutes les mesures imposées au lot concerné sont levées et les produits peuvent être mis sur le marché.

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