La réticence des Occidentaux à manger des insectes a souvent été attribuée à la néophobie, ceux qui voient les avantages des insectes comestibles cherchant un moyen de persuader les gens qu’ils sont bons à manger.

La nouvelle étude a réussi à persuader ses participants des mérites de manger des insectes, bien que les chercheurs se soient retrouvés avec de nombreuses ambiguïtés.

Interventions à valeur ajoutée

L’étude a utilisé ce qu’on appelle des interventions à valeur d’utilité, qui visent à accroître l’intérêt des gens pour un domaine en lui donnant une pertinence pour leur propre vie.

Dans la première étude, 280 participants ont été invités à écrire un essai sur la consommation d’insectes et sa pertinence dans leur propre vie. Le groupe témoin a simplement écrit un essai sur les régimes alimentaires sains et durables.

Ensuite, les deux groupes ont évalué les images de différents repas, dont beaucoup contenaient des insectes, sur la base de leur volonté de les essayer. Ils sont ensuite revenus un mois plus tard et ont recommencé, pour s’assurer que l’effet de la rédaction de l’essai avait été permanent.

Les interventions à valeur d’utilité étaient traditionnellement utilisées dans l’éducation, encourageant l’intérêt pour des matières telles que les mathématiques en persuadant les élèves de leur pertinence pour leur vie.

Les résultats de l’étude étaient clairs: ceux qui avaient écrit sur la consommation d’insectes ont montré une plus grande volonté d’essayer que le groupe témoin. Cependant, l’ambiguïté est apparue dans la deuxième étude.

L’étude de la recette

La deuxième étude a suivi un format très similaire à la première. Cependant, il y avait une mise en garde: il demandait aux participants de rechercher et d’écrire un essai sur la façon de cuisiner un repas à base d’insectes (le groupe témoin cuisinant simplement un repas sain et durable).

L’étude de la recette a eu un effet similaire à la première étude, augmentant la volonté des gens d’essayer les insectes. Cependant, parce qu’il n’était pas basé sur des interventions à valeur d’utilité, les chercheurs ne pouvaient pas être certains que c’était la pertinence pour leur vie qui avait augmenté le désir des participants d’essayer les insectes.

Les chercheurs ont émis l’hypothèse que le placement des insectes dans les contextes de l’étude avait aidé les participants à surmonter leur dégoût, ce qui constitue un obstacle important lorsqu’il s’agit d’encourager les gens à manger des insectes, car cela avait changé la perception sociale de la consommation d’insectes et l’avait rendue socialement acceptable.

Alternativement, ils ont dit que placer les insectes dans le contexte d’une recette aurait pu augmenter la familiarité et fournir des connaissances indispensables, permettant aux gens de s’habituer à l’idée de la consommation d’insectes.

Cette deuxième tâche est soutenue par une analyse des essais eux-mêmes, qui montre que, à part une poignée de mots sans rapport, il n’y a pas de corrélation entre les racines des mots et le désir de manger des insectes. C’est peut-être, ont spéculé les chercheurs, le fait de participer à l’étude elle-même qui a augmenté la volonté des gens d’essayer.

Source : Appetite
« Encourager la volonté d’essayer les aliments à base d’insectes avec une intervention à valeur utile »
Publié le : 16 août 2023
Doi: https://doi.org/10.1016/j.appet.2023.107002
Auteurs : H. Stone, L. FitzGibbon, E. Millan, K. Murayama

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