Les résultats d’une étude sur les parasites chez les poissons soutiennent une modification de la réglementation européenne, selon les chercheurs.

Leurs travaux ont révélé un faible risque d’infection par les larves d’Anisakis dans les produits du poisson provenant des activités européennes de mariculture. La mariculture, un type d’aquaculture, implique la production alimentaire pour la consommation humaine dans les milieux marins.

La demande croissante de produits du poisson crus ou insuffisamment cuits, fournis par l’aquaculture et la pêche, soulève des préoccupations quant au risque de parasites zoonotiques du poisson, selon les auteurs de l’étude. L’anisakiase, causée par les larves de nématodes appartenant au genre Anisakis dans le milieu marin, est considérée comme la principale menace pour la santé humaine.

Règles actuelles de l’UE
La réglementation européenne stipule qu’il est obligatoire d’appliquer un traitement de congélation des produits du poisson destinés à être consommés crus ou insuffisamment cuits, mais exclut le saumon de l’Atlantique d’élevage. Cette exemption est fondée sur un avis de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) de 2010.

Des chercheurs de la revue Eurosurveillance ont déclaré que la dorade dorée d’élevage, le bar européen, le turbot et la truite arc-en-ciel marine devraient également bénéficier de l’exemption du traitement de congélation.

De 2016 à 2018, une enquête a été menée sur 6 549 poissons d’élevage dont 2 753 dorades dorées, 2 761 bar européens et 1 035 turbots provenant de 14 fermes en Italie, en Espagne et en Grèce. Ces trois espèces représentent 95 pour cent de la production de mariculture de l’UE à l’exclusion du saumon atlantique.

Deux cents truites arc-en-ciel en cage au Danemark, 352 pains marins et 290 bar importés d’Italie et d’Espagne en provenance d’autres pays ont été examinés dans le cadre du projet ParaFishControl financé par l’UE qui a pris fin en mars 2020. Aucun parasite zoonotique n’a été trouvé chez aucun de ces poissons.

La découverte d’une larve raphidascarid dans un bar européen d’une ferme italienne au cours de l’étude, a conduit à une étude plus approfondie du site pour ce type de parasite qui, bien que non zoonotique, montre des voies de transmission similaires aux nématodes Anisakid. Plus de runts européens de bar de la même ferme ont été analysés et se sont révélés négatifs, ainsi les chercheurs ont spéculé que sa présence était accidentelle.

Surveillance et contrôles internes
À mesure que la transmission des larves d’anisakid se produit au cours de la chaîne, les principaux risques à surveiller sont liés à une bonne gestion de la pisciculture, principalement en mettant l’accent sur la mise en œuvre de protocoles d’alimentation corrects et la gestion appropriée des classes de taille des poissons.

L’approche de l’étude ouvre également les bases de la planification des activités de surveillance dans les systèmes de pisciculture de l’UE. Les méthodes diagnostiques pourraient être utilisées comme outil dans le cadre d’un type d’analyse des dangers du système de point de contrôle critique.

Un tel système permettrait d’identifier les points critiques à surveiller pendant la pisciculture et de documenter la surveillance parasitologique des parasites zoonotiques le long de la chaîne de production aquacole au fil du temps. Ce système de contrôle interne devrait assurer de meilleurs prix du marché pour les produits du poisson avec un niveau de sécurité élevé et un changement progressif aux plans d’échantillonnage de surveillance avec un nombre inférieur de poissons à examiner à l’interne, selon les chercheurs.

Avec la mise en place d’un système de contrôle volontaire au niveau agricole, la surveillance épidémiologique à long terme sera utile pour surveiller le risque et assurer la sécurité alimentaire des produits aquacoles européens.

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